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dimanche 11 mars 2012

N'en déplaise aux chiennes de garde !

 Je pose ici ce texte de François Morel (voir lien ci-dessous) entendu l'autre matin sur France Inter.  Petit bijou ciselé d'humour et de vérités...

Merci Monsieur !


François Morel - Mademoiselle est Morte,
 HYPERLINK "http://www.franceinter.fr/video-mademoiselle-se-meurt"http://www.franceinter.fr/video-mademoiselle-se-meurt

Mademoiselle se meurt, mademoiselle est morte.
On ne la reverra plus, les féministes l'ont tuée.
Petit à petit elle va disparaître à jamais de tous les documents administratifs, quand seront épuisés les formulaires et ceux qui les remplissent.

Féministes, vous avez gagné la partie pas celle de l'égalité des salaires entre femmes et hommes non, plus compliquée à conquérir sans doute, mais autrement plus passionnante, mais celle de la discrimination supposée qui consiste à préciser qu'une femme est mariée ou non, qu'elle est pour pour l'Administration Madame ou Mademoiselle.

Les hommes ne sont jamais appelés des damoiseaux. L'usage n'a pas voulu garder pour les hommes un mot qui aurait spécifié s'ils étaient mariés ou pas.
Monsieur, marié ou célibataire, reste Monsieur, au moins sur les papiers officiels.
Dans la vie, on vous salue d'un « bonjour jeune homme » chez la boulangère, le buraliste ou la marchande de fleurs. Un jour il n'y a plus que la boulangère myope ou complaisante qui continue malgré l'évidence et les ravages du temps de vous appeler jeune homme. Un jour la boulangère tanive de la région de Biarritz s'installe sur la côte atlantique avec son mari, et pour tout le monde vous êtes définitivement devenu Monsieur.
Damoiseau était une nuance du Français qui depuis longtemps a disparu.
Demoiselle est une nuance du Français qui un jour prochain disparaitra.

Vous n'aimez pas les nuances ?
S'il avait fallu à tout prix supprimer un mot, il aurait mieux valu effacer Madame.
En gardant Madame vous sous-entendez que la normalité c'est la femme établie, installée, mariée.
Ne voyez-vous pas le ridicule qui consiste à désigner Madame Jenniffer Migeot, qui, à 14 ans, vient faire la demande de son premier passeport pour partir à New-York avec ses cousins ?
Ne voyez-vous pas la bêtise qui permet au secrétaire de mairie d'appeler Madame la jeune Adèle Noblet qui, à 13 ans et demi, vient chercher une carte lui permettant d'obtenir des réductions pour la bibliothèque et la piscine ?

Que les femmes, toute la vie, restent des Demoiselle.
Que jamais elles ne deviennent des Madame.
Mademoiselle Micheline Presle, Mademoiselle Jeanne Moreau, Mademoiselle Danielle Darrieux, Mademoiselle Juliette Greco, dites-moi que j'ai raison.
Parce que Mademoiselle c'est la gaité, c'est la jeunesse, c'est l'insouciance, crinoline et balancoire, promesses et roses du printemps, robes fleuries et airs du faubourg, serments d'amour, joues roses et regards intimidés.
Mademoiselle c'est l'audace et la fragilité, c'est le courage et la vertu, la transparence et les secrets du coeur.

Madame c'est l'appartement, la maison de campagne, les manteaux, les bijoux, les traites, les amants, Madame c'est l'ennui, c'est le renoncement.
Franchement, vous voudriez refaire votre vie avec Mam'zelle Clio ou avec Madame Figaro ?
Que les femmes jamais ne deviennent des Madame.
Que les Mademoiselles continuent d'éclaircir nos jours, d'illuminer nos nuits.
Mademoiselle s'il vous plait, n'écoutes-pas les sirènes de la triste normativité, du conformisme austère, restez légère, imprévisible et désinvolte, ne mourez pas.

25 commentaires:

  1. Réponses
    1. Oh oui, très beau texte ! Je suis restée scotchée quand je l'ai entendu l'autre matin sur Inter. Pour preuve, je le publie ici :)

      Belle journée Olivier

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  2. Ah punaise, merci merci merci !
    Je ne sais pas en suivant quel lien je suis tombée sur le site (très bien écrit au demeurant) d'une femme qui se bat becs et ongles pour faire supprimer ce mot du langage courant et propose je ne sais plus quoi en substitution (mademoidame je crois). Elle a crée un mouvement quasi national !
    C'est carrément LE combat de sa vie. j'hallucine.
    Je n'arrive pas à comprends la tournure du combat des féministes d'aujourd'hui. C'est n'importe quoi, c'est beaucoup de bruit pour beaucoup de futilités alors qu'il y a tant d'autres combats capitaux à mener.
    Bon, je ne connais pas l'histoire personnelle de ces femmes, va savoir, elles ont peut-être des comptes à régler, je ne veux pas les juger. Mais tant d'énergie dépensée pour ça, ça me fait un peu chier tu vois.
    Donc ce texte tombe à point nommé et je le trouve d'une grande pertinence.
    Bisoux.

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    1. Il fut un temps ou j'approuvais le "féminisme". Maintenant leur "combats" ici en occident me semblent dépassés.

      Il parait qu'au dernier sommet pour les droits des femmes, si les africaines parlaient du problème de l'excision, les indoues du problème des castes et de la mise à mort des veuves, les asiates du problème de vente d'enfants "fille", d'autres du problèmes des mariages forcés, notre délégation européenne a parlé du problème de la féminisation des noms de métier !

      Alors tu comprends que moi ce genre de chiennes de garde bien coupées des réalités du monde, je les débectes !

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    2. bon ben, nous sommes deux.
      Je penses que ces nouvelles féministes font plus de mal aux femmes qu'autre chose.
      Si je croyais à la théorie du complot, je penserais que ce sont des mecs qui se font passer pour des femmes pour les décrédibiliser.
      Ouf... je ne crois pas à la théorie du complot ! :-))

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  3. Moi z'aussi ! Ma grand-tante, née en 1896, hé oui, une femme d'un autre siècle donc, et qui vivait autrement plus libre probablement que ces hallucinées, s'est battue jusqu'à sa mort (98 ans !) pour qu'on l'appelle mademoiselle. Non mais des fois ! Elles font chier les ayatollates (ça c'est du féminin, non ?!?) !

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    1. C'est du féminin, et même si pas, on s'en fout ! rires...

      Marrant, je n'ai jamais admis qu'on m'appelle par mon nom d'épouse. Pourtant j'ai horreur de mon nom et de mon prénom (au point que même irl, tous mes amis m'appellent Caly) mais même si je les déteste, ce sont les miens, dont acte ! rires...

      Tu dois tenir un peu de ta grand tante, non ?

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  4. ...."restez légères,imprévisibles et désinvoltes", et aussi fragiles, idiotes, incultes, illogiques, nerveuses, agressives, hystériques, bavardes,incompétentes, et moins développées du cerveau que du capiton...
    Surtout foutez-nous la paix ! Retournez à vos fourneaux ou à vos miroir pour beauté fatale ! Pour qu'on reste bien tranquilles, ad vitam eternam, sans vous, entre machos !

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    1. Monsieur ou Madame11 mars 2012 à 13:31

      "Franchement, vous voudriez refaire votre vie avec Mam'zelle Clio ou avec Madame Figaro ?
      Que les femmes jamais ne deviennent des Madame.
      Que les Mademoiselles continuent d'éclaircir nos jours, d'illuminer nos nuits."

      Ce que François Morel n'a pas bien compris c'est que la femme a une existence ailleurs que dans le fantasme masculin.

      Messieurs, les femmes seront désormais des madames, avec ce que ça implique de cellulite, rides, mauvaise haleine le matin, et tout ce que le temps ne saura leur épargner.

      Triste réalité.

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    2. Est-ce un mot qui fait l'individu ? Est-ce parce que vous allez vous faire appeler mademoiselle que ça va changer votre personnalité ?
      Je trouve ces considérations bien futiles et c'est beaucoup de remue ménage alors que tant d'autres débats bien plus importants n’intéressent pas ce genre de féministe. (J'aime bien le terme "chiennes de garde" qu'a employé Caly)
      Parce qu'après tout, moi je n'ai pas particulièrement le Madame... ma dame à moi que j'ai et que je ne donne à personne d'autre ! Alors pourquoi ne pas changer ça aussi pendant qu'on y est !
      Non, soyons sérieux... mademoiselle a un côté gentil, frais, et si vous y mettez ces qualificatif méprisants, c'est parce que c'est vous qui les voyez... ou qu'on vous a bien formaté l'esprit pour que vous le pensiez ainsi.
      La légèreté des mots ne font pas la légèreté des êtres.
      C'est un peu primaire si on veux mon avis.
      Signée, Pakita, femme de 47 ans, mariée, mère de 5 enfants dont un handicapé, qui assume ses propos, ses actes, et qui signe et donne même l'adresse de son blog personnel. J'ai toujours trouvé étrange les personnes qui avaient des idées tranchées (ce qui est bien ! ça permet la discussion, c'est passionnant) mais qui ne voulaient donner ni leur nom ni un endroit où on pourrait apprendre à mieux les connaître, donc à mieux les comprendre.
      Dommage.

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    3. @ Anonyme

      Merci pour ce grand moment de rire à lire votre inventaire à la Prévert de nos défauts.

      Allez savoir pourquoi à vous lire, j'ai l'image d'un personnage peu soigné, bedonnant, le jeans trop bas montrant la raie de ses fesses, une bière à la main, vautré devant un match de foot à la télé.

      Caricatural n'est ce pas ? J'en conviens.

      Mais c'est votre faute aussi, pourquoi n'avoir pas indiqué un pseudo ? Tiens, à votre place j'aurais pris "Damoiseau". Oui Damoiseau, ça projette immédiatement une autre image, non ?

      rires

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    4. C'est marrant Caly, moi je voyais l'anonyme plutôt en femme qui raille les hommes qui les appellent demoiselles. Du style une femme se permettant de prendre la voix d'un homme persuadée d'en savoir plus sur eux qu'eux-même.
      Hein ? K'est-ce t'en pense ?

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    5. Possible. Alors faudra changer le pseudo en "Damoiselle"...

      Ou en "Oiselle"... mais là ça ferait un peu nunuche, non ?

      ;)

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  5. ahhh ... poésie des mots, quand tu nous tiens ...

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  6. Mais derrière quel loup se cache donc cet anonyme ?

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  7. Il est génial ce texte. Et c'est vrai, je n'avais pas pensé que désormais on allait appeler les gamines "Madame".
    Mademoiselle est tellement plus joli. :)
    Ca m'avait déjà énervée à l'époque, j'avais dit comme vous qu'il y a des choses bien plus importantes.
    Et ça continue dans le ridicule, à présent elles veulent modifier les règles de grammaire. Que le masculin l'emporte sur le féminin ça va pas ! Pffff...

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    1. Je me souviens encore de la première fois où l'on m'a appelée "Mademoiselle" dans un magasin :) J'étais fière comme Artaban, toute rosissante de plaisir !

      "Madame" ne m'aurait sûrement pas fait le même effet, au contraire ! rires

      ;)

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  8. Personnellement, je me contrefous que l'on m'appelle Madame ou Mademoiselle. Je ne suis pas un produit sur lequel on colle une étiquette.
    J'aime beaucoup Morel, mais il y a tout de même du juste dans les remarques d'Anonyme qui, à mon avis, est une femme, ce qui donne une autre grille de lecture à ses propos.
    Mais quelle importance face à des questions largement plus cruciales...
    Je trouve par contre la photo d'illustration tragique.
    La ro-robe de princesse avec du tu-tulle meringué à 399 euros. La petite ombrè-brelle en dentelle, le collier de perlouses et les gants beurre frais et cet air de ravie de la crèche qui a enfin vaincu sa constipation chronique ! Image parfaite de la dinde qu'on peut appeler au choix, Mademoiselle, Madame, ou pov'conne.

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    1. Rires, à la première lecture j'ai effectivement pensé qu'Anonyme est une femme, j'ai même pensé à une vieille "copine" en particulier, mais bon, après tout quelle importance ? Il y aura toujours une poule sur mon mur, qui picore son pain dur... :))) private joke sorry.

      Heureuse que tu sois la première à avoir remarqué l'illustration. J'adore mettre des paradoxes dans mes billets ;) Souvent ils tombent à plat, ce coup-ci hop! j'ai réussi :)

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  9. J'en apprends des choses ici ! Je croyais que les buts premiers du féminismes c'était d'obtenir la parité, des salaires égaux à ceux des hommmes et de cesser d'être des objets de pub...

    P.S. je me suis laissé dire que tu jouais au Backgammon en ligne... sur quel site ?

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    1. Pour la pub on a presque réussi, les mecs y sont presqu'autant instrumentalisés que nous ;)

      Pour le reste... faut pas rêver... C'est d'ailleurs pour cela qu'on ne m'y reprendra plus (à bosser ;)

      Pour le Backgammon, le terme exact n'est pas "jouer" mais "prendre des pilées" rires

      Le site c'est : http://www.flyordie.com/

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  10. J'aime beaucoup ce texte de François Morel. C'est un des rares qui me fait écouter France Inter (avec Sophia Aram et Ben)

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    1. Je le préfère aux deux autres cités, même si je les apprécie aussi :)

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